Cette semaine, pour ma chronique horreur, j'ai choisi de vous présenter Higurashi no Naku Koro ni. Certains d'entre vous savent que je suis un très grand fan de cette série, mais cette fois c'est le chroniqueur et non le fanboy qui vous parle. Aussi, je vous promets de faire de mon mieux pour que cette chronique soit la plus objective possible, même si une certaine fougue n'est pas à exclure.
Avant d'aller plus loin, je tiens à préciser qu'en raison de scènes particulièrement choquantes et/ou sanglantes, cet anime est déconseillé aux moins de 16 ans.
Higurashi no Naku Koro ni (ou en français : Hinamizawa, le village maudit) est un anime de cinquante épisodes répartis sur deux saisons (plus quelques OAV) et réalisé par le studio DEEN en 2006.
Il s'agit de l'adaptation d'une série de huit visual novels, les quatre premiers mettant en place des mystères (en prenant soin d'occulter de nombreux points pour laisser le joueur élaborer ses propres réponses) et l'autre moitié comportant les solutions des énigmes. Je le précise, car on verra par la suite que cette particularité du jeu se ressent clairement dans l'anime.
[color=#ff8c00;]Synopsis[/color]
En 1983, Keiichi, un collégien, emménage dans le village d'Hinamizawa. Il s'intègre rapidement à la classe mélangeant tous les âges, et se lie plus particulièrement d'amitié avec quatre filles qui l'invitent dans leur club de jeu de société.
Un gage pour le perdant… l'occasion de libérer vos fantasmes moe les plus fous.
Plus grave encore, non seulement un des meurtriers (celui qui détient le bras droit) n'a jamais été retrouvé, mais en plus depuis cette date, une personne meurt et une autre disparait chaque année durant la nuit du festival. Meurtre, maladie inconnue, suicide… les circonstances des décès sont très variées. Les habitants du village racontent qu'il s'agit de la malédiction d'Oyashiro-sama, mais la police, plus rationnelle, mène l'enquête.
Oyashiro-sama serait-il à l'origine de tout ? Mais… pourquoi ? Et comment ?
[color=#ff8c00;]Personnages[/color]
À première vue, les personnages de Higurashi sont tous de gros stéréotypes du moe. On a la genki girl (fille énergique toujours de bonne humeur), la tsundere, le garçon manqué, la loli toute kawaii… le tout entourant notre héros un poil pervers, toujours prêt à les taquiner.
Je pense que certains donneraient cher pour se retrouver à la place de ce nounours.
Nipaaah
[color=#ff8c00;]Graphismes[/color]
Autant ne pas y aller par quatre chemins : c'est très moche. Les graphismes de cet anime sont tout simplement affreux. Les arrière-plans sont systématiquement flous, et même les personnages dès qu'ils s'éloignent un peu de la caméra. Et non seulement les couleurs sont assez fades, mais en plus j'ai eu plusieurs fois l'impression de voir du crayonnage dans les décors.
Même si les dessins de basse qualité sont ici volontaires pour renforcer le gag, désolé mais ça passe mal.
Je pense que c'est suffisamment clair : l'insouciance, l'inquiétude, la colère et… et… et… Arrête de me regarder comme ça
[color=#ff8c00;]Musiques[/color]
On ne peut pas vraiment parler de musiques pour l'OST, puisque c'est généralement plus proche de bruitages pour mettre en place une ambiance que d'une véritable musique. Mais de ce côté-là, je dois dire que c'est plutôt réussi : il suffit généralement d'un son pour changer radicalement de ton, passant presque instantanément de l'humour à l'inquiétant, voire même à l'angoissant (au point que j'en tremble parfois de stress). Je vous conseille également de vous habituer à ce grésillement de cigales qui vous accompagnera tout au long de l'anime, illustrant le titre (qui peut se traduire « quand les cigales pleurent ») et laissant une impression de solitude assez déstabilisante.
Bon OK : des yeux pareils contribuent sûrement aussi à rendre l'ambiance inquiétante.
L'ending est beaucoup plus tranquille mais offre des images beaucoup plus sombres. Même s'il n'a rien d'extraordinaire, ça fait plaisir de voir un ending qui ne casse jamais l'ambiance de fin d'épisode. Il est systématiquement suivi de plusieurs questions servant d'indices pour guider le spectateur au milieu de toutes ces énigmes.
Souvent, un des problèmes des séries d'horreur est qu'on peut difficilement s'attacher aux personnages puisqu'on sait qu'ils finissent tous par mourir (excepté peut-être le héros). Higurashi contourne habillement ce problème par une utilisation des reboot : chaque arc démarre au même point (un peu après l'arrivé de Keiichi dans le village), mais les événements qui s'y déroulent sont bien différents. Cette narration est assez inhabituelle pour un anime, mais elle reprend en fait l'exploration des différents visual novels.
Et puis c'est bien nécessaire si on veut retrouver certain personnages.
La première scène de la série. Il vous faudra attendre un petit moment pour comprendre ce qu'elle signifie réellement.
Pour la petite anecdote, quand je montre la série à quelqu'un, après le premier arc j'ai coutume de lui dire « indice : c'est pas ça. Je ne sais pas ce que tu as cru comprendre, mais une chose est sûre : c'est pas ça, tu as mal compris. »
Elle est sérieuse avec sa théorie d'extra-terrestres ? Bah, de toute façon je suis tellement paumé… autant la rajouter à ma liste de théories, je ne suis plus à ça près.
[color=#ff8c00;]Conclusion[/color]
Après un tel étalage sur la complexité du scénario, je pense qu'il est inutile de vous dire pourquoi je suis fan de cet anime. J'aimerais cependant profiter de la conclusion pour revenir sur quelques petites contrindications.
Higurashi est à éviter si :
- Vous ne supportez vraiment pas la vue du sang. Les scènes sanglantes ne sont pas très fréquentes (une tous les trois épisodes environ), mais elles sont intenses.
- Vous n'aimez pas vous prendre la tête devant une histoire complexe, sans quoi ça vous donnera surtout l'impression de n'avoir aucun sens.
- Vous détestez l'humour moe. Chaque arc démarre en comédie moe, ce qui peut rapidement devenir lourd pour ceux qui y sont allergiques.
Si vous n'êtes dans aucun de ces cas-là, je vous conseille vivement de vous munir d'aspirine, au cas où, et d'aller voir à quel point un scénariste peut vous induire en erreur.
Personnellement, cette série est aussi celle qui m'a fait apprécier les histoires d'horreur. Elles misent souvent sur le gore, les monstres ou les screamer (choses dont je ne suis pas super fan), mais Higurashi m'a appris que l'horreur que j'apprécie est avant tout psychologique (l'angoisse plutôt que le sang) et se base sur l'impression d'être complètement perdu dans une histoire qui nous dépasse.
Liens utiles :
[color=#0000ff;]Higurashi no Naku Koro ni[/color] (saison 1)
[color=#0000ff;]Higurashi no Naku Koro ni Kai[/color] (saison 2)
[color=#0000ff;]Higurashi no Naku Koro ni Rei[/color] (OAV)
Modifié par beixoultes, 08 septembre 2015 - 21:06.