Cette semaine, je dois vous présenter un anime d'action. Ça tombe bien, il parait que mon manga préféré a connu deux adaptations que je n'ai toujours pas vus (je fais un bien piètre fan ). Je vous propose donc de découvrir avec moi ce que valent les adaptations de ce petit bijou de la Dark Fantasy qu'est Berserk.
Berserk est un manga de Kentarou Miura qui a connu deux adaptations. La première en 1997, en une série anime de 25 épisodes par OLM (principalement connu pour ses adaptations de Pokemon), et la deuxième en 2012, en une trilogie de films d'animation par le Studio 4°C (Mind Game, Spriggan).
Afin de distinguer les deux versions dans les images de ma chronique, je vous conseille de vous fier au format. La série est tournée dans un format 4:3, alors que la trilogie est au format 21:9, le format cinéma.
Les deux versions adaptent exactement la même fraction de l'histoire : la période dite de "L'Âge D'Or".
Enfin, L'Âge D'Or… façon de parler : c'est quand même une période marqué par les guerres.
Donc cette fois je ne le dis pas à la légère : je déconseille très fortement cette histoire à toute personne sensible.
On est encore dans le soft, là.
L'histoire se déroule dans un univers médiéval proche de la Guerre de Cents Ans. Guts, un mercenaire particulièrement fort malgré son jeune âge, se retrouve enrôlé de force dans la Troupe du Faucon, une bande de mercenaire réputée invincible. Petit à petit, il va se lier d'amitié avec les membres de la troupe, et plus particulièrement avec son chef : l'énigmatique Griffith.
La guerre entre les nations du Midland et de Chuder faisant rage, la troupe du faucon à fort à faire. Enchainant les victoires, Griffith se retrouve rapidement anobli pour actes de bravoure.
La guerre va-t-elle durer encore longtemps ? Jusqu'à quel point les exploits d'un homme issu du peuple peuvent-ils lui faire grimper les échelons d'une armée dirigée par les nobles ? Quels seront les conséquences de cette ascension sur la Troupe du Faucon, et plus particulièrement sur Guts, son plus fort guerrier ? Et aussi, quels sont ces créatures dépassant l'entendement qui semblent agir dans l'ombre ?
[color=#ff8c00;]Personnages[/color]
Guts : Elevé à la dure par son père mercenaire, il a eu une enfance particulièrement rude, le conduisant sur les champs de bataille très tôt. Repéré par Griffith pour ses prouesses au combat (disons-le clairement : c'est un gros bourrin), ce dernier l'oblige à intégrer la Troupe du Faucon où il finira par occuper une place dirigeante. Son caractère solitaire et haineux s'adoucira au contact de la Troupe du Faucon qu'il finira par considérer comme une seconde famille. Malgré tout, il demeurera obsédé par les combats, lors desquels il déploie une force monstrueuse.
Griffith : Le chef de la Troupe du Faucon. Tacticien de génie et bretteur hors pair, ses stratégies totalement inédites et imprévisibles lui permettent d'enchainer les victoires. Malgré son anoblissement, il a su rester humble et proche de ses troupes. Doté d'un charisme phénoménal, d'une grâce presque surnaturelle et d'un altruisme à toute épreuve, il peut aussi bien subjuguer ses soldats que captiver son interlocuteur.
Philosophe à ses heures perdues, il est obsédé par la question du « rêve » auquel chaque homme doit consacrer sa vie.
Casca : Second officier de la Troupe du Faucon (juste après Griffith), cette femme a dû abandonner toute féminité pour se consacrer à la dure vie de mercenaire. Intelligente, brave, droite et très doué à l'épée (sans pour autant égaler la puissance démesurée de Guts), elle représente la femme forte qui a consacré toute sa vie à la noblesse d'épée.
Elle idéalise Griffith, éprouvant envers lui un mélange d'amour et de vénération. A l'inverse, elle hait Guts à qui elle envie sa relation privilégiée avec Griffith.
Les personnages de Berserk se distinguent avant tout par leurs profondeurs. Ils disposent tous d'un passé très riche et connaissent des évolutions cohérentes et parfois complétement inattendues. Il leur arrive même de se mettre à philosopher sur le but de leur vie ou de se lancer dans des débats d'introspection (et je ne parle pas seulement de Griffith).
Le coté trash de l'histoire est rarement gratuit : la plupart du temps, il sert à pousser les personnages à bout pour les forcer à évoluer. Mais même quand le scénario semble vouloir les mettre à mal, il se peut que la conclusion ne se trouve pas dans le trash, mais au contraire dans la douceur. (Instant fanboy : les personnages sont encore mieux développés dans le manga).
Mais on ne va pas se leurrer : la plupart du temps, les personnages évoluent plutôt avec des situations dans ce genre.
[color=#ff8c00;]Série ou trilogie ? Comparaison de l'aspect technique[/color]
Vu que je présente en même temps la série et la trilogie, vous vous demandez sûrement quelle version je préconise. Et pour les comparer, je me voie contraint de délaisser quelque temps la casquette de chroniqueur pour endosser celle de critique.
Une scène dans la trilogie…
… et la même dans la série.
Les combats sont légèrement plus soignés, mais on remarque clairement que l'anime réutilise régulièrement les même séquences pour économiser du budget d'animation. On peut aussi noter qu'il y a plusieurs combats qui sont réalisé avec une succession d'images fixes. Le mouvement se limite alors à deux-trois images-clé dans des poses classes. Maigre compensation, elles sont souvent accompagnées d'un rendu crayonné très joli.
A côté de ça, l'animation de la trilogie est de très bonne qualité, poussant le souci du détail jusqu'à animer des éléments sans importance en arrière-plan. Les combats sont particulièrement soignés : c'est extrêmement fluide et on n'a aucun problème pour suivre l'action.
Enfin, la série se distingue également par une quasi-absence de musique d'ambiance. C'est tout juste s'il y en a une ou deux par épisode (dans les moments les plus importants), ce qui est vraiment dommage. Heureusement, les génériques sont plutôt corrects, offrant une balance intéressante entre l'opening entrainant et centré sur Guts et un ending retranscrivant une ambiance sombre et présentant successivement tous les membres important de la troupe du faucon.
Pour les films, on a droit à un opening de haute qualité, à la fois épique et laissant une impression de lutte désespéré. J'apprécie beaucoup les images du manga qui s'incruste par moment (même si je doute que ce soit pertinent d'y montrer des éléments qui n'appartiennent pas à la trilogie mais à la suite de l'histoire).
L'ending plus centré sur l'aspect camaraderie de la troupe est également bon, mais je trouve qu'il est complètement occulté par l'opening.
[color=#ff8c00;]Série ou trilogie ? Comparaison de la narration[/color]
Pour ce qui est de l'histoire, j'ai été très déçu par la trilogie qui bâcle pas mal les relations entre les personnages. Du coup, certaines évolutions donnent l'impression de sortir de nulle part. Elle enlève aussi nombre de passages qui, s'ils ne sont pas indispensables à l'histoire principale, permettent d'enrichir l'univers et de lui donner plus de consistance (entre autre, il manque énormément de complots et de jeux de pouvoirs).
Mais c'est surtout au niveau les flashbacks que le massacre est total (sérieusement, résumer un flashback d'un tome en moins de deux minutes, en faisant passer ça pour un cauchemar et sans y mettre de paroles… juste non). Et c'est dotant plus dommageable que le passé des personnages justifie énormément de choses dans le présent, que ce soit au niveau de leurs personnalités ou de l'histoire.
Par exemple, une enfance pareille peut facilement expliquer un mauvais caractère.
[color=#ff8c00;]Conclusion[/color]
Derrière leur façade trash et bourrin, les animes Berserk sont tous les deux de bons animes disposant d'un univers très riche. L'histoire enchaine combats bourrins, complots et combats stratégiques, tout en ayant plusieurs rebondissements très surprenants.
Mais sa plus grande qualité est certainement la variété et la profondeur incroyable de ses personnages ainsi que de leurs relations. Pour ma part, je dois avouer que mes passages préférés sont ceux où on ressent la tendresse que les personnages éprouvent les uns envers les autres. Au milieu cet univers ultra-violent, je trouve que la rareté de ces passages les rend extrêmement précieux.
Si vous cherchez avant tout de l'action ou des combats, la trilogie vous conviendra parfaitement.
En revanche, si c'est davantage l'histoire, la richesse de l'univers et les personnages qui vous intéressent, Je vous conseille plutôt la série. Mais si vous n'avez pas peur de jongler pour profiter du meilleur de chaque version, le mieux est de démarrer par la série, de l'épisode 2 jusqu'à la 16ème minute de l'épisode 19 (oui : je suis très précis ), puis de continuer et de finir avec la trilogie, à partir du second film, à 1h11.
Mais bien entendu, en bon fan je ne peux m'empêcher de vous recommander avant tout le manga
Berserk, la série
Berserk: L'Âge D'Or (la trilogie)
Berserk, le manga
Modifié par beixoultes, 17 novembre 2015 - 23:44.