Bonjour à tous ! Cette semaine on se retrouve pour une chronique ecchi.
Ecchi ? Moi je m’en vais alors.
Hein ? Non ! Attends ! Il existe de bons animes ecchis !
Ah oui ? Tu peux m’en citer ?
Rien que parmi les chroniques déjà faites: Elfen Lied, Colorful, B Gata H Kei…
Pfff, d’accord je vais rester un peu. Tu vas parler de quoi ?
Manyuu Hikenchou.
…
…
Je me casse !
Non ! Reviens ! Je te jure que la chronique va être bien ! Noooooooooooooooooooooooooon…
Manyuu Hikenchou
Déconseillé aux moins de 16 ans.
Manyuu Hikenchou est un anime produit par le studio Hoods Entertainment (Nazo no Kanojo X, Drifters) et réalisé par Kaneko Hiraku (Seikon no Qwaser, Valkyrie Drive: Mermaid) et diffusé pendant la saison d’été 2011 au Japon et non-licencié en France. Il est tiré du manga éponyme de Konchiki, publié entre 2007 et 2011 au Japon.
Avant tout voyage il faut préparer ses vêtements. Même dans un ecchi étonnamment.
Quelques mots avant de commencer, pas besoin de s'ecchiter.
Avant de commencer à parler de l’anime en lui-même, parlons un peu du genre qu’est le « ecchi ». Peut-on parler d’un genre à part entière d’ailleurs ? Car un anime ecchi n’est rarement, voire jamais, qu’exclusivement un ecchi. Un anime est dit ecchi alors qu’il peut s’agir en réalité d’un anime d’aventure, de fantasy, de S-F ou en encore d’un slice of life. Une « aventure ecchi » et une « aventure tout court » n’ont pas de principes narratifs fondamentalement différents, les deux pourraient même raconter la même histoire. La seule différence relève donc de l’utilisation de mécaniques propres au ecchi. On pourrait les énumérer pendant plusieurs heures: scènes de nu, poses et tenues suggestives, pantyshots, Gainax bounce, etc… pour ça l’imagination est sans limite.
Disons donc simplement qu’il s’agit d’un type de fanservice basé sur la focalisation de la représentation de la sensualité et/ou de la sexualité des personnages féminins. Oui, car pour une raison qui m’échappe l’équivalent masculin n’est pas considéré comme du « ecchi », mais juste comme du fanservice. (ou bien s’il porte un nom il m’a échappé)
Puis vient la question fatidique: qu’est-ce que ça apporte ? Comme tout fanservice, on pourrait dire que ça n’apporte objectivement pas grand chose. Que ça ne fait que donner aux fans « ce qu’ils ont envie de voir » avec du superflu, du « bonus », qui n’ajoute rien au récit. En partant de ces principes, le ecchi n’aurait en fin de compte pas d’autres raisons d’être que de montrer des seins et des fesses parce que c’est ce que son public veut voir ? En tout cas c’est la réputation, méritée ou non, que se sont fait les animes ecchis au cours du temps.
Là vous commencez à vous demander « pourquoi il raconte tout ça ? » et c’est maintenant qu’on y arrive. Et si on traitait Manyuu Hikenchou sans, dans un premier temps, prendre en compte tout le ecchi ? « C’est pas possible ! » me diront ceux qui ont regardé les 30 premières secondes du premier épisode. (soit environ 90% des gens qui ont essayé l’anime) C’est néanmoins ce que je vais essayer de faire ici afin de confirmer ou d’infirmer les questions précédentes.
Je me demande si les méchants d'anime ont les même stylistes et maquilleurs spécialisés dans les looks de méchants.
Synopsis 0% ecchi.
Dans un monde parallèle au nôtre, en pleine époque d’Édo au Japon, la taille de poitrine des femmes est le principal indicateur de statut social: les femmes aux formes les plus opulentes peuvent prétendre au pouvoir et à la richesse, celles aux poitrines les plus menues ne feront jamais rien de leur vie. C’est dans ce monde qu’un clan de guerriers et de de guerrières samouraï, les Manyuu, possédant un pouvoir particulier: celui de pouvoir réduire la taille des poitrines. Le clan Manyuu se sert donc de cette capacité pour conserver la hiérarchie et les privilèges du pouvoir en place, et ainsi maintenir l’ordre dans la société.
Néanmoins le clan se retrouve dans une position délicate alors que Chifusa Manyuu, héritière légitime, car la seule à être capable d’absorber les poitrines qu’elle enlève, se révèle être contre le système et veut mettre un terme à la domination des grosses poitrines. Elle décide de s’enfuir à travers le pays et avec l’aide de Kaede, son amie et servante, de partir en quête d’un pouvoir légendaire « le flux des seins ». Un pouvoir capable de faire diminuer mais aussi augmenter la taille des poitrines grâce auquel Chifusa compte mettre fin à l’inégalité entre les femmes. Mais le clan Manyuu ne compte pas se laisser disparaître et lance ses assassins à leurs trousses.
Un personnage principal avec une forte poi- euh… conviction !
L'important c'est la personnalité !
Si de nombreux personnages importants vont et viennent tout au long de l’histoire, ce sont surtout Chifusa et Kaede qui sont au centre du récit. Les deux sont plutôt bien développées, et si leur relation n’évolue pas beaucoup pendant leur voyage, de nombreux flashbacks viennent approfondir leur passé commun pendant toute la série, avec un rythme efficace, si bien qu’on s’attache assez rapidement à elles et aux enjeux de leur quête. Parmi les autres personnages importants on peut citer Kagefusa Manyuu, la demi-soeur de Chifusa que le clan envoie à sa poursuite, mais dont le développement reste assez limité, comme celui de son frère Muneyuki et de sa servante Ouka Sayama: tant de noms et de personnages importants pour le contexte et l’histoire, mais aux rôles finalement assez insignifiants dans l’aventure des deux « réelles » protagonistes. D’ailleurs, même si Kaede tient surtout semble surtout avoir un rôle comique elle a en réalité toute son importance, car en plus d’être une sorte de moteur pour l’histoire, contrairement à Chifusa, elle n’a pas de poitrine. Ce qui fait d’elle le témoin parfait de ce que subissent les femmes tout en bas de l’échelle sociale.
Tiens ? Ça flotte tant que ça ? Au moins c'est pratique.
Si c'est gros il n'y a pas besoin de détails...
Le gros problème de cet anime est clairement sa réalisation assez inégale. La musique a le mérite de ne pas être mauvaise, elle accompagne le récit et est toujours dans le bon ton, mais sans pour autant être inoubliable. L’animation, de son côté connaît de nombreux défauts, et parfois certains personnages n’ont pas la même tête dans le même épisode. Les détails sont souvent grossiers et laissent à désirer, comme les décors, un peu trop simples et peu inspirés. Au final seules les scènes d'action sont bien réalisées et assez lisibles, ainsi que le chara-design qui s’en sort à peu près en proposant une galerie de personnages assez variés, même si peu originaux.
Forcément j’allais finir par épuiser mon stock d’images habillées…
Ce n'est pas vraiment une conclusion, donc ça sera mieux que d'habitude.
Maintenant que j’ai à peu près fait le tour des points que les chroniques abordent habituellement, revenons sur le ecchi dans cet anime.
Pour faire court, dans le too much, c’est peut-être un des pires que j’ai pu voir. Comme vous l’aurez compris, c’est surtout sur les seins que se focalise l’attention, en particulier sur les très gros… que-dis-je: les énormes. Au point qu’ils n’ont plus de forme, ni même qu’ils ne ressemblent encore à autre chose que deux baudruches géantes. Et dans ce cas-là, j’ai une question: si le fanservice consiste « à donner au public ce qu’il veut voir », y-a-t’il des gens qui veulent voir ça ? Car ce n’est ni attrayant, ni excitant, ni… rien, c’est juste ridicule.
Et si c’était ça le but ?
Et si Manyuu Hikenchou n’était qu’une parodie de ecchi ? Un anime qui se moque des excès que l’on peut trouver dans le genre ? Personnellement c’est la conclusion à laquelle je suis arrivé, même si je ne suis pas dupe et qu’il y a certainement aussi derrière tout ça une volonté assumée d’en faire trop pour le fanservice.
Et enfin, qu’est-ce que le ecchi apporte au récit de Manyuu Hikenchou ?
D’abord une thématique, en parallèle de l’esprit très « Robin des bois » de Chifusa qui veut voler aux riches pour donner aux pauvres, on y retrouve une critique de la dictature des normes, notamment sur les critères de beauté. Dans ce monde où la norme pour la beauté est une espèce de monstruosité mammaire, que l'on exhibe et agite par tous les moyens possibles sans retenue à chaque épisode, jusqu’au dégoût, pour nous spectateurs. Le seul moment de soulagement, et j’ai presque envie de dire « de beauté » dans cet excès permanent de nudité ridicule, c’est quand un peintre demande à Kaede (pour rappel, celle qui a une petite poitrine) qui représente pour lui un idéal, de poser nue. Seul moment de nudité pudique et sensible, à contre-courant dans la forme et dans le fond, on en vient forcément à préférer ce moment à tout le reste, et donc à remettre en cause les normes qu'on nous a imposées jusque-là.
On retrouve aussi un fort message de l’importance des femmes dans la société, à travers la maternité, la sororité et plus largement un message sur l’amour de tous et par tous quel que soit sa forme, et en particulier l'importance de la famille.
Mais vraiment… la surabondance de ecchi écrase tout ça. S’il sert en quelque sorte à faire passer ces messages il les rend aussi illisibles, et même les dessert en en faisant trop.
Ainsi je ne peux pas recommander Manyuu Hikenchou, même s’il est étonnamment très riche dans le fond, il est totalement irregardable à cause du ecchi de mauvais goût quasi-permanent. La prochaine fois je choisirai un ecchi plus simple et moins extrême, un que je pourrai vous conseiller de regarder dans ma conclusion !
Merci de m'avoir lu ! N'hésitez pas à donner votre avis (surtout s'il est différent du mien) et je vous donne rendez-vous dans 2 semaines pour la prochaine chronique !
Écrire tout ça m’a donné faim, je vous laisse !
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Modifié par Mutsurini, 20 mars 2018 - 17:21.