Bonjour à tous pour cette nouvelle chronique !
Tu crois faire quoi là ?
Je l’ai dit la dernière fois : à mon tour de faire la chronique maintenant !
D’accord… et tu as préparé quelque chose ?
Pas besoin je ne suis pas toi, je peux improviser en direct. C’est quoi le sujet ?
Contes et récits.
C’est à dire ? Du genre légendes, épopées, fables et tout ça ?
Par exemple.
Tout a déjà été chroniqué non ?
À peu près.
... Je te rends la place.
Bonjour à tous ! Cette semaine vous avez voté pour une chronique Contes et Récits.
Fate/Apocrypha
Chronique garantie sans spoilers.
Fate/Apocrypha est un anime de 25 épisodes diffusés au Japon pendant les saisons d’été et d’automne 2017. Il est produit par le studio A-1 Pictures (Shinsekai Yori, Uchuu Kyoudai) et réalisé par Asai Yoshiyuki (Charlotte) et adapté du light novel éponyme par Higashide Yuichiro.
Comment il fait pour voir quelque chose avec ce truc ?
Avant de commencer.
Si vous êtes amateur de japanimation, vous avez déjà dû entendre le nom de « Fate », un univers qui a pris beaucoup d’envergure ces dernières années. Si vous ne vous y êtes jamais intéressé, sachez que vous pouvez commencer avec Apocrypha. Néanmoins, laissez-moi vous expliquer rapidement en quoi consiste cette série.
C’est le visual novel Fate Stay/Night, épisode fondateur de la série, qui instaure le système de Guerres du Graal. Sept mages s’affrontent grâce à des invocations de Servants: des personnages historiques ou légendaires dotés de pouvoirs spéciaux. Ils sont classés en sept catégories: Saber pour les épéistes, Lancer pour les lanciers, Caster pour les magiciens, Rider généralement pour les cavaliers et autres personnages ayant pour atout leur vitesse, Berserker pour les personnages à la puissance brute et enfin Archer et Assassin que je n’ai pas besoin de vous traduire. Le rituel veut que le dernier Servant en vie apporte la victoire à son maître et lui fait remporter le Graal. Un objet qui lui permettra d’exaucer n’importe lequel de ses souhaits.
Il y a eu en tout, pour le moment, cinq Guerres du Graal dans l’univers de Fate, mais cet univers connaît plusieurs versions qui dépendent de nombreux événements et Fate/Apocrypha se situe dans un univers parallèle aux autres chapitres de la série et peut donc être vu indépendamment du reste. Même s’il y a évidemment quelques petites références et clins d’oeil aux autres séries, cela n’affecte en rien le visionnage du néophyte.
Tous les Servants ne sont pas forcément coopératifs.
La Grande Guerre du Graal.
Cette guerre est un peu particulière. Alors que les précédentes versions voyaient s’affronter sept mages, cette fois-ci ce sont deux factions qui vont se battre pour le Graal. Noirs contre Rouges, les deux vont chacun choisir sept mages pour devenir les maîtres d’une équipe de Servants.
Les rouges, l’Association des Mages, est un peu la représentante mondiale des mages. Depuis Londres ils gèrent l’organisation de la magie et s’occupent de la formation des futurs magiciens: ils sont en quelque sorte la police magique du monde et surveillent tout ce qui pourrait le mettre en danger. Face à eux, l’équipe noire, la famille Yggdemillennia, puissante famille de mages de Roumanie. Leur leader, Darnic, s’est emparé du Graal et a décidé de l’activer, déclarant la guerre à l’Association, pour réaliser un mystérieux voeu.
De plus le Graal, aux intentions toujours assez nébuleuses, a aussi décidé de faire apparaître au milieu du conflit un Ruler, un Servant qui doit servir d’arbitre et veiller à ce qu’aucun parti ne cherche à activer le Graal avant la fin du conflit.
Donc ça c’est le Graal… pour moi ça ressemblait plus à une coupe.
Il y a foule…
Achille, Astolfo, Atalante, Avicebron, Chiron, Jack l’Éventreur, Jeanne d’Arc, Karna, Mordred, Semiramis, Shakespeare, Siegfried, Spartacus, Vlad III et la créature de Frankenstein… voici les Servants qui apparaissent dans cet anime. Et je pourrais aussi parler des maîtres de chacun, et de tous les autres personnages secondaires. Le premier problème de l’anime c’est évidemment de ne pas réussir à tous les traiter ou à les utiliser convenablement. En 25 épisodes c’est impossible vous me direz, et vous aurez raison.
Si j’ai choisi cet anime pour la catégorie Contes et Récits ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un conte, mais parce qu’il en utilise des personnages. Et la particularité des personnages de contes c’est qu’ils proviennent d’une culture populaire fortement moralisée, qui traverse les époques et évolue avec elles. Vous aurez remarqué qu’aucune des figures utilisées ici n’est d’origine japonaise ou même asiatique en dehors de Karna. Ainsi ce que je trouve intéressant c’est de voir comment ces personnages sont représentés. Comment des personnages aussi emblématiques de l’Occident sont-ils représentés par la culture populaire japonaise contemporaine ? Comment ils perpétuent une culture populaire, parfois millénaire, qui n’est pas la leur ?
Difficile de donner une réponse courte. Mais en dehors de la représentation parfois un peu libre (voire caricaturale, n’est-ce pas Spartacus ?) des personnages, leurs personnalités sont globalement crédibles, et parfois de nombreux petits détails démontrent un vrai travail derrière leur conception et le choix de leurs pouvoirs. Je n’en parlerai pas ici, car cela demanderait un traitement au cas par cas rempli de spoil et ce n’est pas le sujet.
Si cela en intéresse certains, je pourrai proposer une petite chronique spécifiquement sur les personnages réels et leur version Fate. Dites-le-moi en dessous !
Comme je disais donc, tous ne sont pas vraiment mis en avant et c’est problématique, car proposer tant de figures symboliques et charismatiques sans les utiliser ça donne inévitablement une impression de gâchis, et en cela Fate/Apocrypha est très ambitieux et veut en faire trop. Néanmoins, les personnages les plus importants ont droit à un bon développement et une certaine profondeur, et même si parfois on a l’impression d’écouter des discussions philosophiques de bistrot, la confrontation de leurs différentes morales et valeurs donne, comme dans les autres animes de la saga Fate, un résultat intéressant. Mais au final ce sont les deux ou trois personnages les plus principaux qui attirent toute la lumière, laissant les autres un peu (trop) dans l’ombre, et avec eux l’intérêt qu’ils pourraient pourtant avoir. Il y a trop de concurrence dans cet anime et c’est bien dommage.
Pas la peine de me regarder comme ça…
L’animation en fête Fate.
Visuellement Apocrypha est loin d’être laid. Évidemment il souffre de la comparaison qui pourrait être faite avec son cousin Fate/Zero, mais par rapport à de nombreux autres animes il se situe plutôt vers le haut du panier. Les combats sont réussis sauf certains qui sont juste extrêmement beaux et d’une fluidité assez rare dans la japanimation. Le reste du temps, si on peut parfois se plaindre de l’ambiance un peu sombre et grisâtre, l’anime arrive à poser une certaine ambiance et s’y tient jusqu’au bout.
La musique et l’ambiance sonore ne sortent pas trop de la moyenne. En dehors de quelques thèmes épiques pendant les combats qui sont plutôt sympathiques, le reste des musiques ne font pas preuve d’une grande originalité.
Est-ce vraiment pratique de se battre en petite culotte ?
Cette conclusion ne deviendra pas légendaire.
Adepte de la saga Fate ou non, Apocrypha est une bonne distraction qui parvient à mêler l’action avec un scénario parfois un peu capillotracté qui propose néanmoins quelques surprises. Si on peut parfois lui reprocher une certaine lenteur, mais aussi certains raccourcis un peu faciles, l’ensemble reste cohérent et permet de s’attacher aux personnages qu’il daigne approfondir.
C’est à mon avis un bon ajout à la saga Fate qui n’a pas à rougir face à ses prédécesseurs et dont les originalités sont les bienvenues dans un univers qui a parfois tendance à se répéter un peu.
Merci de m’avoir lu ! N’hésitez pas à réagir et à donner votre avis (surtout s’il est différent du mien). Quant à moi je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour une nouvelle chronique !
Je peux avoir la place ?