Sabres Japonais
- Introduction
Les épées japonaises ont commencé à être produites dès le milieu du Xème siècle.
Elles sont faites d'acier japonais, appelé Wetetsu, qui est plié à plusieurs reprises, martelé dans la forme de la lame, recouvert d'argile, puis trempé dans de l'eau. Une bonne épée ne plie pas, ne casse pas et a un parfait tranchant.
Bien que les épées japonaises répondent à toutes ces exigences, elles ne sont pas considérées comme de simples armes, mais également comme des objets d'art d'une grande importance spirituelle. Elles sont en effet offertes en offrande aux sanctuaires comme réceptacle pour le kami afin que celui-ci puisse y résider.
Une épée est considérée comme une entité intelligente possédant ses pensées et ses désirs et meurt si la lame est brisée, c'est pour cela qu'une épée japonaise ne se répare pas une fois détruite.
Il est dit que l'épée est le reflet du goût esthétique et de la spiritualité du peuple japonais.
Les sabres japonais sont reconnus à travers le monde pour le travail artistique de haute qualité réalisé dans la combinaison de la forme (Sugata), la qualité de l'acier (Jigane), et la beauté des divers modèles du bord trempé (Hamon).
- Production de l'acier de la lame
La majorité des sabres japonais est fabriquée à partir d'un acier brut : le Tamahagane. Le Tamahagane est produit grâce à la fusion de sable de fer et de charbon de bois dans un four d'argile traditionnel appelé Tatara. Le processus de fusion dans le Tatara produit de l'acier qui ne présentera que peu d'impuretés.
- Production de l'épée
Les méthodes de production des sabres diffèrent selon les écoles, les zones de production et le forgeron.
Le sabre japonais est composé de deux parties: un noyau ductile à l'intérieur, et une couche rigide à l'extérieure. Cette combinaison d'aciers souple et rigide permet à l'épée d'absorber le choc de l'impact sans se rompre. L'acier est plié à plusieurs reprises, le coeur souple est inséré dans la coquille rigide et la lame est ensuite martelée pour lui donner la forme désirée. L'argile est ensuite appliqué sur la lame, qui est ensuite chauffée et trempée dans de l'eau afin de produire une arme présentant un côté très tranchant et un dos qui conserve ses qualités ductiles.
C'est à ce moment que la beauté de l'épée apparaît par différents motifs (appelés Hamon) au niveau des bords endurcis.
- Polissage de la lame
Une fois l'épée achevée, elle est ensuite transmise à un polisseur professionnel. Ce processus sert non seulement à aiguiser la lame, mais également à faire ressortir sa beauté.
Le polissage est un processus laborieux qui utilise de manière complexe les différentes qualités des pierres de polissage. On utilise dans un premiers temps les pierres les plus grossières pour façonner la lame, puis on utilise progressivement des pierres de plus en plus fines pour affiner la surface de la lame.
- Ajustement du sabre
La fonction de base de l'ajustement de l'épée est de protéger la lame. Cependant, les styles de montures (Koshirae) différent selon les époques. Pour produire un ensemble complet les compétences de plusieurs artisans sont nécessaires: fabricant de fourreau, laqueur, fabricant de manche, artisan de métal mou et fabricant de Habaki (espace métallique entre la lame et la garde).
- Classification
La longueur, la largeur et la courbure de l'épée japonaise varient selon le type de guerre pour laquelle elle est destinée et la période à laquelle elle a été produite. Chaque sabre a été forgé individuellement de sorte que même des épées produites par le même forgeron affichent de légères variations, il n'existe donc pas deux épées identiques.
Les sabres japonais sont classés en fonction de la période au cours de laquelle ils ont été produits et leur longueur. Les principaux types d'épée sont comme suit:
Tachi 大刀: Une épée avec une lame dépassant les 60cm de longueur et qui est portée à la ceinture la pointe vers le bas. Les Tachi ont été fabriqués à partir de la fin de la période Heian à la période Muromachi (du XI au XVIème siècle).
Katana 刀: Un sabre avec une lame dépassant les 60cm de longueur qui est porté à la ceinture la pointe vers le haut. Ils ont été produits à partir de la dernière partie de la période Muromachi (16ème siècle) jusqu'à aujourd'hui. Parfois, les épées forgées à l'origine comme Tachi ont été raccourcies (par le bout du Tang soit l’extrémité de la lame à l'opposée de la pointe) pour signifier son changement de propriétaire, par exemple, et sont donc maintenant classés comme katana.
Wakizashi 脇差: Une épée avec une lame de 30cm à 60cm de longueur, portée comme un katana, à la ceinture et l'avant-garde vers le haut. Le port d'un Wakizashi et d'un Katana forme un Daisho, caractéristique des samouraïs.
(le premier étant utilisé pour les combats en interieur où il est difficile de faire des mouvements amples ou pour le seppuku ou hara-kiri c'est à dire le suicide rituel, le deuxième est utilisé pour les combats en extérieur)
Tanto 短刀: Une épée avec une lame de moins de 30cm de longueur, portée comme un katana, à la ceinture avec la pointe vers le haut. Les tanto sont également connus sous le nom de Koshigatana.
- Vocabulaire
- Expressions idiomatiques liées
Il y a plusieurs expressions en japonais qui dérivent des caractéristiques de ces épées, en voici quelques unes :
Shinogi o kezuru tatakai (lit. émousser son épée au travers du combat)
Dans de violents combats, les épées des combattants s'entrechoquent violemment altérant ainsi les crêtes sur le côté des lames (appelées Shinogi). Cette expression est utilisée pour décrire une concurrence féroce ou un conflit entre deux belligérants.
Sori ga awanai (lit. la courbure ne correspond pas)
Chaque lame d'épée a une courbure unique de sorte que son fourreau doit être fait pour lui correspondre de manière spécifique. Une épée ne s'insère donc pas dans un fourreau fait pour une autre. L'expression est donc utilisée pour décrire deux personnes qui ne sont pas compatibles l'une avec l'autre.
Tsukeyakiba (lit. bord trempé ajouté)
Cette expression signifie ajouter un faux Hamon par polissage ou par des techniques chimiques sans tremper la lame. Une épée comme celle-ci n'est d'aucune utilité pratique et l'expression est utilisée comme une métaphore pour désigner le travail de dernière minute qui n'est d'aucun bénéfice à long terme.
Modifié par dihun, 02 septembre 2011 - 13:52.