Les feuilles d’érable secouées par la tempête sont tombées sur l’eau.
Elles tressent un barrage sur le ruisseau de montagne.
Cette semaine, vous avez réclamé un anime sportif. C'est l'occasion pour moi de vous faire découvrir un type de sport que j'apprécie beaucoup dans les animes : les sports cérébraux. Et aujourd'hui avec Chihayafuru, nous allons plus particulièrement parler d'un jeu dont, j'en suis sûr, beaucoup d'entre vous n'ont jamais entendu parler : le karuta.
Chihayafuru est un anime qui compte deux saisons de vingt-cinq épisodes. Il a été produit en 2011 par le studio Madhouse (Death note, No game no life, Claymore) en se basant sur un manga de Yuki Suetsugu.
[color=#ff8c00;]Le karuta, kézako ?[/color]
Avant d'aller plus loin, je pense qu'il est nécessaire de vous expliquer rapidement ce qu'est le karuta.
Il s'agit d'un jeu se basant sur le Hyakunin Isshu, un recueil de cent tankas (courts poèmes en deux phrases).
La deuxième moitié de chaque poème est écrite sur des cartes. Avant le début de la partie, les deux joueurs prennent chacun vingt-cinq cartes au hasard et les placent devant eux. Ils disposent ensuite d'un peu de temps pour mémoriser l'emplacement de chaque carte.
Le terrain est prêt, la partie peut démarrer.
Le jeu s'arrête quand un joueur a réussi à vider son terrain.
Concrètement, le karuta ne fait pas appelle à la signification des poèmes mais à la phonétique. Si on remplaçait les poèmes par des slogans de publicités, ça ne changerait pas grand-chose au jeu (il perdrait sa réputation d'activité raffinée, mais se jouerait de la même manière).
Bon, je sais à quoi vous pensez : « Ce jeu n'a rien de sportif ». Mais détrompez-vous : quand ils se pratiquent à haut niveau, tous les jeux peuvent devenir un sport. Et c'est également vrai pour le karuta qui fait appelle à la mémoire, à la stratégie et à l'écoute, mais aussi aux réflexes, ainsi qu'à la rapidité et à la précision du geste (dans le karuta de compétition, on parle quand même de prendre une carte en une fraction de seconde).
Croyez-moi, après avoir vu une partie de karuta où les deux joueurs se donnent à fond, vous n'aurez plus aucun doute quant à sa qualité de sport.
Après quelques parties… pensez-vous toujours que le karuta n'est pas un sport ?
Deux enfants, Chihaya et Taichi, font la connaissance d'Arata qui vient d'être transféré dans leur classe. Malgré les difficultés de celui-ci à s'intégrer dans la classe, nos deux protagonistes vont s'en rapprocher après avoir découvert sa passion (et surtout son niveau exceptionnel) pour un jeu qu'ils connaissent à peine : le karuta.
Malheureusement, les contraintes de la vie forcent rapidement nos trois amis à se séparer. Avant de se quitter, ils se font une promesse : « Quand nous auront atteint le niveau national, nous nous retrouveront forcément lors d'un tournois. »
Motivés, les jeunes.
Le speech de base est assez classique pour un anime sportif, mais il se démarque en mettant l'accent sur les efforts personnages plus que sur les matchs. Ici, pas question de se reposer sur une capacité particulière pour gagner. Pour progresser, il faut faire face à ses défauts et le corriger. L'importance de la défaite est également bien exploité, montrant celle-ci plus comme un moyen de comprendre ses erreurs et de se relever plus fort que comme un échec pur et dur.
[color=#ff8c00;]Les personnages[/color]
Elle est belle… tant qu'elle ne fait rien
Taichi : Le président du club, c'est l'élément pondérateur du groupe (ce qui est bien nécessaire avec une Chihaya hyper-motivé en capitaine). Frustré de ne pas progresser autant qu'il le souhaiterait, il a tendance à vite se démotiver. Son style de jeu est l'exact opposé de celui de Chihaya : sa force est dans la mémoire et la stratégie.
Je ne vais pas trop détailler les autres personnages, histoire de vous laisser la surprise. Je peux tout de même vous dire qu'on a un très bon équilibre, avec entre autre une amoureuse de la poésie et un ex-champion désabusé.
Le club de karuta, prêt à en découdre.
Chihayafuru jouit d'une excellente qualité technique. Les graphismes sont très agréables et colle parfaitement à l'aspect dynamique du jeu. Les jeux de lumières sont également très recherchés et nous offre en permanence de magnifiques images… un vrai plaisir pour les yeux.
On a aussi droit régulièrement à de superbes scènes fleuries qui ajoutent un certain cachet poétique (en particulier quand on parle de poésie, justement)… même si j'avoue que quand les fleurs sortent de nulle part, c'est tellement forcé que je trouve ça un peu ridicule.
Euh… on n'est pas censé être dans le couloir d'un lycée, là ?
En revanche, je suis resté sur ma faim pour les génériques. Ils sont loin d'être mauvais, mais cet anime dispose d'une réalisation tellement excellente que je m'attendais à beaucoup mieux.
[color=#ff8c00;]Conclusion[/color]
Cet anime se démarque par sa qualité technique exceptionnelle et ses personnages bien exploités. Même si le scénario ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste, on voie les personnages progresser aussi bien dans le domaine sportif que dans la vie de tous les jours et on sent bien la tension dans les matchs. Pour ma part, c'est tout ce que j'attends d'un anime sportif.
Je vous invite donc à découvrir cet anime ici.