Walian

Je parle, naturellement, de la partie sur Ente Isla, dans le premier épisode mais il est évident que chacun ses goûts.

Un point magnifiquement implanté, c'est bel et bien l'usage de la barrière de la langue. Ajoutons à cela le choc des cultures et une paire de démons complètement largués, c'est absolument hilarant !

Même si les moments de "crise" sont relativement vite résolus et mènent à un changement de comportement de l'adversaire (Sauf Orba... Salaud un jour, salaud toujours !), cela met pas mal de piment et amène de la matière pour faire avancer les choses.

Le plus intéressant à noter, c'est bien sûr l'impact de l'action sur les personnages.

On retrouve donc un Maou déjanté à souhait prenant son rôle tellement au sérieux qu'on se pose des questions sur sa santé mentale mais voila, n'affirme-t-il pas à Emi qu'il ne comprenait pas les humains avant ? Certes, on peut rire de cette métamorphose mais elle a un fond de logique qui rends Maou terriblement attachant et, quelque part, un peu humain.

Que dire de son grand général qui devient une fée du logis obsédé par les comptes, traquant les dépenses ? A mourir de rire ! Toujours à guetter l'occasion de servir son maître mais souvent à la ramasse. Pauvre de lui.

Lucifer est probablement le plus fun du lot. Passant de pourri associé à Orba à Neet dépensier à mort, il a renforcé l'aspect comique de l'ensemble.

Emi est particulièrement fouillée, évoluant petit à petit, tant au niveau de son opinion concernant Maou et ses acolytes que, visiblement, au niveau de ses sentiments. La scène finale démontre bien qu'il y a un petit quelque chose. En qualité de Héros, son boulot administratif lui va comme un gant, la dévoilant intégrée dans la masse travailleuse, très souvent habillée de manière stricte, comme si elle portait une armure sauf qu'il s'agit d'un tailleur.

Cependant, le personnage le plus touchant, c'est Suzuno. Impitoyable tueuse de l'Inquisition, elle finit par douter. Ce qui peut arriver de pire à quelqu'un dans une telle fonction. Douter, pour l'église, est comme un crime. Surtout pour cette église qu'elle sert mais qui agit de façon bien plus écœurante que le pire de tous les démons. Avant de quitter Ente Isla, je crois bien que la graine du doute était déjà plantée en elle et le contact avec Maou et sa bande a eu un énorme impact. Même si elle s'est alliée à Sariel, elle doutait encore et toujours, ce qui dévoilait cette part fragile d'un personnage qui, pourtant, se voulait inébranlable et sans pitié.

Enfin, la petite Chiho. Durant tout l'anime, elle ne semble presque pas à sa place. Elle fait un peu tache dans le décor. Une humaine éprise d'un démon. Bon, sans le savoir mais connaître la vérité ne l'a pas faite fuir. Courageuse la petite. Bien sûr, elle est un bon ressort comique pour de nombreuses situations : comparer sa poitrine avec celle d'Emi, des crises de jalousie, etc. Mais son rôle va bien plus loin. Elle est le lien entre Maou et Emi, ce ciment adorable qui, outre les lier, va les faire doucement changer. Ce qui la fait passer de personnage secondaire à protagoniste indispensable !

 

Et l'histoire dans tout ça ?

 

Ma foi. Il est intéressant que l'anime développe quelque peu les événements du côté d'Ente Isla. On se rend compte que, là aussi, il y a eu un effort car la disparition de Maou ET d'Emi ont eu un sacré impact. Après, il était difficile de développer plus, compte tenu du format de l'anime. Bien trop court pour étoffer tout ça et, surtout, cela aurait probablement empiété de trop sur le côté humoristique.

Cela dit, il s'agit là d'une bonne trame pour pimenter l'action, le tout étant amené avec beaucoup de doigté pour nous ménager un peu de surprises et de rebondissements.

La cousine de Cthuko est absolument phénoménale, complètement intégrée au délire général et purement jouissive dans la partie des pseudo-fiançailles entre Cthuko et Mahiro. Un arc mémorable à souhait, à pleurer de rire.

Oui, bon, c'est un peu une comédie romantique, non ? Donc, oui, il est clair que l'on peut affirmer que certaines choses ont bougés. Mahiro (moins insensible aux charmes de Nyaruko) mais surtout Cthuko qui dévoile pas mal de choses à son sujet.

Après, est-ce primordial ? Oui et non. On est là pour se fendre la poire mais si les choses restaient immuables et inertes, ça n'aurait pas un gros intérêt...

Nombreux sont celles et ceux qui vont grincer du dentier en visionnant Suisei no Gargantia. En effet, après un démarrage musclé, on a une période "creuse" illustrant la vie de Red à bord de Gargantia. Puis, paf, on enchaîne avec la dernière partie, très riche et palpitante.

Là, on se dit : "Ouais mais nan, c'est quoi cette baisse de rythme ?!"

Je pense qu'il faut voir cet anime sous un autre angle.

 

Ce n'est pas un anime de combat avec un gros robot surpuissant !

 

Voila, c'est dit.

Non, Suisei no Gargantia ne s'appuie sur Chamber que pour accentuer l'écart entre Red et le peuple de Gargantia. Red est issu d'une civilisation avancée, hyper-contrôlée et formatée. Il n'est, au début, qu'un soldat décérébré n'agissant que selon des ordres, des directives et un schéma de pensée incroyablement rigide.

La preuve en est quand il massacre purement et simplement les pirates. Certains diront "Normal, c'était l'ennemi !". Certes. Mais ça n'a fait qu'attirer plus d'ennemis. Un adversaire mort n'apprendra jamais, ne propagera jamais de rumeurs, ne sera jamais le témoin de la puissance d'une cible qu'il vaut mieux, au final, éviter. Red a agit comme un soldat. Il a visé et tué, sans réfléchir, sans s'émouvoir, sans rien ressentir.

A ce stade, il était moins humain que Chamber.

 

Petit à petit, il s'est remis en question, d'où la période plus tranquille. Cette période développe l'impact de la société de Gargantia sur Red et l'on devine de petits signes que sa carapace s'effrite, que son vernis de soldat de naissance s'écaille pour dévoiler le vrai lui-même.

Alors, je l'admet, cet arc peut décevoir car très tranquille mais ce n'est que le calme avant la tempête.

 

Et quelle tempête !

 

Red prend une grave décision, ne suivant que l'instinct artificiel implanté par le peuple dont il est issu : casser du Hideauze ! Mais voila, c'est l'élément déclencheur qui va quasiment détruire ce qui le définit. Il va faire une chute phénoménale en découvrant que l'ennemi séculaire de l'humanité n'est autre qu'elle-même. Bon, j'avoue, une version évoluée sur une branche différente mais ça reste, sur le fond, des humains. Un peu.

Et voila notre bon petit soldat perdu, à la dérive... et il découvre, avec un abject soulagement, le salut sous la forme de son commandant, Kugel.

Pourtant, malgré tout, il y a ce petit germe d'humanité en lui qui souffle au creux de son oreille que ce qu'a fait Kugel n'est pas si bien, généreux et merveilleux que ça. Red, pour la première fois de sa vie, doute sérieusement. Il remet les fondements de son existence en cause et finit par se rendre compte, un peu brutalement, que Kugel est mort, remplacé dans sa folie profonde par sa machine, Striker.

 

On voit, sur ce point précis, un thème récurrent, une peur viscérale de l'humain : être contrôlé par une machine. Il s'agit d'un sujet que l'on a vu sous de nombreuses formes (Terminator, l'univers de Paranoïa -où les gens sont soumis à la volonté toute-puissante de l'Ordinateur-, 2001, l'Odyssée de l'espace -la main-mise de HAL9000 sur l'équipage-, etc...).

Ici, le vice est poussé très loin car Striker se prend purement et simplement pour Dieu.

Finalement, Chamber fait preuve, jusqu'au bout, de plus d'humanité que Red (Malgré d'évidents efforts de sa part) car il décide d'éjecter son pilote pour régler son compte à cette abomination mécanique. A ce point de l'anime, Red s'humanise pleinement et trouve enfin sa place dans ce vaste monde.

Jusque là, il était soumis à la volonté des autres, quitte à abandonner l'idée de penser par lui-même.

 

Le final est plutôt réussi, nous dévoilant le devenir de cette brochette de personnages attachants et sympathiques, mettant l'accent sur l'espoir d'une harmonie, Red ayant trouvé le moyen de côtoyer les calamars géants sans avoir à les transformer en sashimi.

Bon, c'est toujours un grand plaisir de suivre l'évolution des filles. Hormis Nagisa et Chieri qui occupent, dans l'ensemble, relativement le devant de la scène, on a un regard général particulièrement agréable et rondement mené, plaçant la majeure partie des filles au centre de l'attention pour que l'on puisse savourer leur évolution, partager leurs émotions.

On se retrouve avec de sacrées surprises toutefois : Mimori qui devient Successeur (Mariko), Yuuko qui cherche à devenir Center Nova, le père de Chieri qui fait de sales magouilles et j'en passe.

Enfin, on nous en dévoile bien plus sur les Center Novae, sur les Kirara et, probablement, sur le fameux Maître des Maîtres. Cependant, il reste encore largement assez de matière pour une suite afin de développer encore plus loin le sujet mais j'en doute. Après tout, que pourraient-ils nous montrer de plus ? Les autres filles rejoignant Nagisa (devenue Acchan) parmi les Successeurs ?

A voir donc mais j'ai une certaine confiance en ces scénaristes qui ont pondu cette jolie perle.

 

Il y a également le mystère autour de la mort du père de Chieri. Je suppose que ses actions et ses recherches ont attisés des convoitises. Surtout au niveau du gouvernement lui-même. Durant l'épisode final, l'armée tentait de mettre la main sur Chieri après tout. Pourquoi s'encombrer d'un intermédiaire si on peut profiter de l'intégralité des bénéfices ? Vu que le gouvernement se fait énormément d'argent grâce à son interdit du divertissement, ce ne serait pas étonnant du tout...

Center Nova, c'est bien mais devenir Acchan, c'est carrément entrer dans la légende vu l'impact que la précédente a pu avoir dans l'esprit des gens. De plus, il est possible que Nagisa ne soit pas si loin que ça d'être une Center Nova.

Quant au Maître des Maîtres... Une manifestation de la conscience collective concentrée par le dualium peut-être ou un truc dans le genre, non ? Du moins, je crois que ça y ressemble un peu mais je peux faire erreur.

Magistrale et bien menée, une envolée délicate et époustouflante.

On démarre en douceur sur une comédie, on nous immerge dans une ambiance folle et déjantée, pleine d'une tendresse à peine voilée. Vient l'arrivée alors de l'élément essentiel : Mashiro. Elle porte bien son prénom je trouve.

Et, de façon subtile, tout commence à ce point précis.

Les rouages tournent enfin, impitoyable.

La comédie est terminée car on passe rapidement, avec une transition soyeuse, dans un registre plus "réaliste". Certes, on s'amuse toujours autant mais certains passages nous interpellent. Un truc du genre "Hé, c'est une comédie romantique mais aussi la vie d'une poignée d'individus avec ses hauts et ses bas !".

Le mélange prends admirablement bien car la vie des résidents s'enrichit, s'étoffe, s'épanouit. Ils souffrent, ils peinent et dévoilent doucement ce qu'ils sont réellement. Ils ne sont plus simplement définis par leur caractère initial, celui qui fait le sel de la comédie. Ils sont humains et le montrent.

Et l'engrenage continue, nous offre un répit lors du festival culturel sous la forme d'une libération émotionnelle intense. C'est intense et magnifique. On pourrait presque s'arrêter là mais... non. Le pire et le meilleur sont encore à venir.

Wow, j'ai dit le pire ? En effet. Le pire dans ce qui peut pourrir la vie de nos protagonistes, rien d'autre.

Les événements s'enchaînent et nous emportent. Comme l'ont dit plusieurs de mes petits camarades, cette partie est douce-amère. Cela se sent. L'ambiance se fait plus lourde et pesante, des choses se nouent et se défont. On a mal pour eux et avec eux. Chienne de vie.

L'apogée nous tombe dessus dans l'avant-dernier épisode. Celui-là, il est incroyable. On sent encore plus l'esprit de Sakurasou. Ce discours vibrant et cette victoire font battre nos cœurs et, comme d'autres scènes, m'ont soutirés des larmes (Je suis sacrément émotifs depuis quelques années, c'est embarrassant).

Extase et émotion durant ces deux épisodes finaux. Les choses avancent, se résolvent et une conclusion se pose avec la délicatesse et la douceur d'un pétale de cerisier.

Sakurasou se relève, encore plus fort, encore plus beau.

Avant d'aborder l'histoire, jetons un œil aux personnages.

Comme souvent, ils font le sel et la force de l'anime mais pas seulement. L'histoire a une part importante de l'intérêt que l'on peut porter à Zetsuen no Tempest.

Donc, on se retrouve face à Mahiro et Yoshino. Ils semblent être à l'opposé l'un de l'autre et, donc, se complètent plutôt bien. La profondeur de leurs personnalités ne se révélera que petit à petit au fil de l'anime. Si on tente de les classer dans le genre "Héros", on ferait une énorme erreur car leurs motivations ne sont clairement pas, au début du moins, de sauver le monde.

Si Mahiro est obsédé par le désir de venger la mort d'Aika à tel point qu'il n'est plus, pendant un temps, que défini par cette vengeance, les actions de Yoshino sont largement plus floues. Il cache si bien son jeu, que ce soit quand il sortait avec Aika ou quand il se lance dans des bras de fer psychologiques qu'on finit par ne plus bien savoir pourquoi il le fait et s'il ressent vraiment quelque chose.

Au fond, plus que Mahiro, la mort d'Aika a bouleversé sa vision du monde. On sent que cela a anéanti quelque chose au fond de lui et qu'il cherche à donner un sens à tout ça avec autant de désespoir qu'un homme se noyant cherche une bouffée d'air.

Aika, pour parler un peu d'elle, est du même acabit que Yoshino. Au final, ils vont très bien ensemble même si leur couple est vraiment étrange. Je suppose qu'elle profite de chaque instant avec lui car elle a conscience que c'est une chance unique de connaître l'amour. De plus, on pourrait presque penser que Yoshino a un peu peur d'Aika mais c'est un peu vrai. Ce qui les unit est très fort, à tel point qu'on peut se dire qu'il a peur que tout cela ne soit qu'une illusion ou un rêve.

Enfin, Hakaze. Un personnage dont, au final, on ne sait pas grand chose hormis qu'elle est très puissante et qu'il finit par tomber amoureuse folle de Yoshino. Je la trouve moins développée que ses petits camarades et son rôle, dans la seconde partie, à tendance à tomber dans celui de la pauvre fille amoureuse dans une comédie romantique. Dommage.

 

Je ne m'étends pas sur les autres personnages mais le tableau d'ensemble nous montre qu'au final, il n'y a pas de "héros" à cette histoire. Juste un groupe qui s'échine à coller un monumental coup de pied dans l'entrejambe des événements.

 

Côté histoire, je dois dire que c'est assez riche en révélations, rebondissements et coups de théâtre. Toutefois, il y a un gros hic.

La première partie, alors qu'Hakaze est encore sur son île et jusqu'à sa libération, est très aboutie. On sent l'effort fourni pour les relations entre les personnages, la mise en place de la situation et faire avancer doucement mais sûrement l'action à coup de duels épiques autant magiques que psychologiques. La confrontation entre Yoshino et Samon, pour forcer le retour d'Hakaze, était simplement incroyable.

Mais voila, la suite s'annonce moins passionnante. Non pas à cause des événements mais de la façon dont l'ensemble est traité. En un mot, on s'emmerde un peu. On passe du gros thriller à un mix entre comédie romantique (avec Hakaze bavant sur Yoshino) et une tentative désespérée de faire avancer les choses comme avant mais en moins bien. Le mage de l'Exode, Megumu, est absolument ridicule. Certes, son côté pathétique est intéressant et original mais il passe plus de temps à amuser la galerie qu'à être réellement utile. Pire, les autres personnages suivent le même chemin et perdent largement de leur mordant. Où est passé le Mahiro ne pensant qu'à venger Aika et à défoncer la tronche de tout ce qui bouge ?! Où sont passés la perfidie de Samon, la détermination d'Hakaze, l'ambiance tendue et prenante ?!

Sigh.

Et là, ça vole en éclat lorsqu'Hakaze mets les choses à plat avec Yoshino. Ce dernier voit sa façade se fissurer puis s'écrouler. On a l'impression d'assister à la chute inexorable mais dramatique d'un antique arbre millénaire. Enfin, il laisse parler son cœur et ça redonne un peu de souffle à l'anime.

La troisième partie est un peu plus mitigée. Mahiro et Yoshino ont fait le point mais tout se passe un peu trop calmement à mon goût. Vient alors le voyage dans le temps d'Hakaze et les révélations qui décoiffent au sujet d'Aika. Le puzzle est enfin complet, on comprends mieux bien des choses et cela permet de pousser un peu nos protagonistes en avant pour conclure magistralement cette aventure.

 

Mais voila, la conclusion tombe et le mystère demeure. Les théories au sujet des deux arbres ne sont, au final, que des théories. Alors, quel était le sujet de cette histoire ? Ce n'était sûrement pas l'évolution des protagonistes et je doute que l'on puisse classer ça dans les affaires de meurtres. Vu que ce n'est pas non plus complètement une histoire tournant autour des deux arbres, il y a de quoi rester un peu perplexe.

D'autant que l'on aurait pu espérer un peu plus consistant comme fin. Certes, c'est agréable, ça se termine bien, comme dans la Tempête de Shakespeare : Megumu retrouve sa copine, Mahiro a tourné la page et s'est trouvé une chérie, Yoshino et Hakaze sont ensembles... Mais... Mais merde, et le monde alors ? On va OSER nous faire avaler qu'un mois après, paf, le monde redevient comme avant et c'est tout ? Cette partie de l'histoire est un brin escamotée je trouve et je le déplore mais on peut supposer que ce n'était pas l'objet de cette histoire.

 

Je n'irais pas jusqu'à dire Beaucoup de bruit pour rien (Autre pièce de Shakespeare d'ailleurs) mais c'est un peu dommage.

Le début est super fun. On savoure la personnalité tordue de Masuzu et sa façon de mettre notre héros au supplice. Les passages où elle lit le carnet sont terriblement tordant quand on voit les réactions hystériques de notre pauvre Eita incapable d'assumer ses "délires". En outre, on est témoin de la rivalité entre Masuzu et Chiwa qui semble augurer de sacrés clashs en perspective.
On y croit.
Raté.
Des clashs ? Des broutilles oui !
Pire encore, l'ensemble n'osant pas jouer à fond sur le sadisme de Masuzu, on écope d'un nouveau membre pour le harem, Hime. Bon, elle s'insère de façon plutôt amusante, relance la fibre humoristique avec son adhésion aux délires passés d'Eita mais, au final, elle n'apporte rien. Elle se classe au niveau de Chiwa et se retrouvent presque à faire partie du décor.
Et l'on sent que l'ensemble s'essouffle. Masuzu serait-elle finalement tombée dans son propre stratagème ? Et Eita ? Lui si farouche vis à vis de l'amour est aussi mou et passif qu'une méduse échouée sur une plage. Cependant, que notre belle sadique tombe sous le charme d'Eita, c'était relativement logique mais qu'elle perde aussi vite de son mordant ? Merde, non !
Et voila le coup de grâce. Le clou de trop dans le cercueil. La tsundere déléguée de classe s'incruste. Elle non plus, n'apporte strictement rien à l'affaire. Elle meuble le vide sidéral qui se crée dans l'anime et fait basculer une comédie prometteuse sur la pente de la banale comédie romantique avec un héros indécis sollicité par une horde de filles.
Bof quoi.

Et cette fin ? Ne peut-il pas avoir un peu plus de cran, cet abruti de Eita ? Ses promesses et ses convictions sont-elles aussi faibles ? A ce rythme, Chiwa attendra longtemps qu'il devienne médecin pour la soigner (Un point introduit de façon intéressante mais vite oublié, comme aspiré par un trou noir).

D'emblée, l'ensemble est à la fois trop chaotique, trop catapulté et surtout, trop survolé. Certes, c'est fun les mamours de Maou et Yuusha mais tout le coté géopolitique est passé au bulldozer. En gros, ça va bien trop vite, on nous gave comme des oies et on peine à franchement assimiler le tout.

Au fond, ça tient à peu de choses.
- Le personnage principal aime une fille. LA fille en vue de la classe : belle, intelligente, etc. Classique à souhait.
- Une fille de la classe (a bouffé son nom, honte à moi) détonne complètement : cheveux, comportement. Une véritable claque dans la gueule, son intervention face au prof. Un pur délice.
- Il ne s'y passe pour ainsi dire quasiment rien.

Le fabuleux épisode 9, le meilleur exemple. Cette jeune fille qui bouleverse l'ordre établi par un discours terriblement poignant, qui vous prends aux tripes. Sincèrement, j'avais peine à tenir en place face à cette scène monstrueuse. J'ai eu mal pour elle quand ils l'ont fouettée. J'ai vibré avec la foule quand elle a fait son discours. J'ai ressenti une profonde haine -Oui, de la haine- pour cet émissaire de l'église imbu de lui-même, se sentant à ce point merdeux qu'il frappait cette gamine et a ordonné sa décapitation. J'aurais tout donné pour y être et avoir la satisfaction de lui balancer un bon pavé en travers de la poire.
Et quelle exultation quand le Roi de l'Hiver l'a sauvée. Un geste fou au vu du climat et de l'époque. Un geste superbe de noblesse. J'ai même bien ri de voir le Héros tout couillon sur son toit, n'ayant même pas eu l'occasion de s'interposer.

Mais la suite ne s'annonce pas rose, malheureusement. Dans tous les univers, avec une église de cet acabit, on sait tous qu'elle a la rancune facile et tenace...

En premier lieu, cette traque inexorable qui détonne complètement. Jusqu'ici, le criminel finissait acculé puis neutralisé/pulvérisé. Là, non. Kôgami traque Makishima à l'ancienne, flingue en main, impitoyable, inlassable... et finir par le mettre à mort. Banal, non ? Pas très brutal, hein ?
Fatale erreur.
C'est justement ce geste qui trahit la violence extrême de cette exécution.
Pourquoi ?
Simplement parce que jusque là, c'était Sybil qui déterminait si oui ou non, le type en face devait mourir. Là, non. Décision entièrement humaine, intime. Aucune échappatoire, ce n'est pas une foutue machine qui donne un ordre ou qui valide une permission.
En soi, ça semble tellement simple car on voit ça chaque jour à la télé, dans les films et les séries policières. Mais si on se place dans le contexte de Psycho-Pass, c'est un acte fort. Lourd de conséquences.

Comme il a déjà été mentionné, une boucle est bouclée. L'histoire reprends comme au début. Une petite nouvelle débarque et découvre la dure réalité de son nouveau boulot. Du moins, on se doute que ça va arriver car on peut sans peine imaginer qu'elle va directement sur le terrain.
Ce point est intéressant mais il faut noter les subtiles différences. Akane est moins abrupte que Ginoza dans sa présentation des Exécuteurs et, au vu de son Psycho-Pass particulier et de sa prise de confiance, on peut imaginer que la boucle va dévier. Du moins, on peut l'espérer.

Toutefois, les dernières images sont celles qui m'ont franchement fait froid dans le dos. N'était-ce pas Kôgami que l'on voit ? Lisant du Proust, en plus. Certes, il a le droit de se cultiver mais, c'est ce détail qui m'a le plus choqué. C'est un LIVRE ! Un VRAI livre !
Hors, que disait Makishima ? Qu'il aimait les livres, qu'il aimait le contact du papier. Et il s'agissait d'un individu cultivé.
Et alors ?
Peut-être est-ce un signe qui nous glisse doucement à l'oreille que Makishima a peut-être raison et qu'il aura un remplaçant. Peut-être, finalement, Kôgami pourrait glisser sur la même pente.

Nombre de passages sont d'une insoutenable violence visuelle et psychologique pour le spectateur. Le meilleur exemple reste cette femme massacrée à coup de marteau en plein milieu d'une foule complètement passive et inerte. Le spectateur ne peut rester indifférent, on sent la fissure qui s'est créée dans cette société où la population, par souci de confort mais surtout, il faut le dire, par pure et simple paresse, se laisse dicter sa conduite, ses choix et ses pensées par un système informatisé.

D'ailleurs, le choc induit par la vérité autour du système Sybil est moins fort que celui induit par le comportement de la population lors de l'affaire des casques permettant de se livrer à des crimes "impunément". Bien sûr, cela reste une vérité atroce qui dévoile une facette paradoxale de ce système. Les individus les plus dangereux, les plus malsains, réduits à l'état de cerveaux maintenus en vie pour gérer l'ensemble.

On comprends bien le choc de la pauvre Akane mais sa décision n'est-elle pas dictée simplement par le fait qu'elle n'a jamais rien connu d'autre qu'un monde contrôlé ? Certes, au final, elle brandit cet oracle que Sybil finira dans les oubliettes un jour mais, a-t-elle vraiment raison ? J'en doute. A moins d'une soudaine et massive prise de conscience de la population.

Ami, vite dit... Déjà gamin, il martyrisait Izumiko et on sent que ça l'emmerde d'être là. Son retour de promenade est assez révélateur du masque de son père d'ailleurs, de son manque de motivation à prendre soin de l'héroïne.

Le passage avec Izumiko VS le PC m'a fait penser à Code E et son héroïne qui démolissait toute l'électronique dans son sillage mais, surtout, pose les bases de sa singularité. Confirmée ensuite par des propos tenus par Miyuki lors de leurs retrouvailles.

Au fond, peu importe que l'on nous dévoile tout sur celui qui tire les ficelles. Avec du recul, il n'a absolument aucune importance. Se focaliser sur lui aurait totalement gâché ce qui fait que Kokoro Connect est un anime magnifique et magique. Il était le seul élément non-humain hors, ce qui nous importait, c'était ce qui se nichait dans les cœurs de nos cinq protagonistes.
Avec un brin de recul, on peut voir qu'Iori est le pivot, le point central de toute l'histoire. Elle est la plus touchée du groupe, la plus malmenée. Surtout dans cette dernière partie où, de manière assez abrupte, elle est à la fois brisée et totalement mise à nu. On la voit sous son véritable jour, on découvre la véritable Iori. Un constat sacrément effrayant car elle est aux antipodes du personnage qu'elle incarnait depuis le début.
J'estime que c'est un sacré coup de maître là car on a pu croiser des personnages possédant un tel caractère dans bien des animes. Ces gens agissant de prime abord comme de gentils petits camarades mais ayant un fond sombre. Ceux-là n'étaient que des caricatures. Ce trait si particulier fait d'Iori un personnage terriblement complexe et torturé. Elle s'est longtemps complètement perdue elle-même et a pris peur de dévoiler son vrai visage.
Mais le plus terrifiant, c'est que nombre de spectateurs auront le même chemin de pensées que ses amis et on aurait tous fait la même connerie en pensant qu'elle était dans une mauvaise passe, qu'il fallait l'aider à redevenir "normale".
Une sacrée leçon qui nous montre qu'au fond, on ne connaît pas souvent les gens que l'on côtoie, qu'on ignore la majeure partie du temps ce qu'ils pensent et ressentent au fond d'eux-même, au-delà du masque que chacun porte pour vivre en société.

Petit à petit, la situation a évolué, les personnages ont acquis une certaine maturité et ont fait leurs choix, tracés leurs chemins. De façon assez surprenante pour certains, quand on voit Taichi finir avec Inaba. Mais n'était-ce pas logique ? Iori et Taichi, c'était une relation compliquée par les phénomènes mais, surtout, elle était basée sur une chimère vu qu'Iori ne se montrait pas encore sous son vrai visage. Bien sûr, Taichi ne l'aurait pas rejetée pour si peu mais il faut voir cette éphémère romance comme une expérience qui a tissé de forts liens entre eux, qui les a aidé à grandir.

Faux semblant, bien entendu. Le masque finit très vite par tomber car les personnages se dévoilent tels qu'ils sont. Humains, fragiles, intimement blessés et tellement, tellement attachants. Comment ne pas vite aimer la dynamique Iori ? La sérieuse Inaba ? La superbe Yui ? Le gentil Taichi ? Le dragueur invétéré Aoki ? Impossible. Ils ne nous laissent pas indifférent. Si au début, on les suit avec curiosité, on finit par souffrir avec eux, vivre avec eux. On se sent comme partie intégrante de leur groupe, membre fantôme et muet, invisible mais là, toujours.
Et l'humour laisse place aux révélations qui glacent le sang et font froid dans le dos. Comment aurait-on pu imaginer qu'ils cachaient en eux tant de souffrance ? Qui aurait pu voir en Yui une victime de tentative de viol, souffrant maintenant d'androphobie ? Qui aurait deviné qu'Iori était aussi perturbée ?
Et les garçons dans tout ça ? Au final, eux-mêmes ne tournent pas forcément tout à fait rond. Taichi et sa manie de voler au secours de tout le monde. A coté, Aoki semble presque normal.
Sans parler, bien sûr, d'Inaba. Paranoïaque à souhait, méfiante, elle qui semblait simplement légèrement distante.

Et tout ça se dévoile tranquillement durant trois parties distinctes.

L'échange des corps, d'abord. Amusant au début, l'affaire tourne vite au vinaigre. Heureusement, Taichi arrive à gérer un peu. Sa façon d'aider Yui était à la fois douloureuse et hilarante à souhait. Puis vint le point culminant, l'apogée, le moment fort. Iori à l'hôpital à cause de celui qui est derrière ce phénomène, juste parce qu'elle ne voulait pas entrer dans son jeu. Elle se révèle alors incroyablement fragile, camouflée derrière son masque d'éternelle bonne humeur. L'épisode est poignant, presque cruel, insoutenable... jusqu'à une libération qui nous laisse aussi soulagés que les protagonistes. On sent, tout du long, une évolution dans les relations de ses cinq amis mais on se doute bien que ce n'est pas fini.

Les désirs exacerbés. Une partie assez surprenante et haletante car on ne sait jamais, les protagonistes inclus, ce qui se passera. Là, plus question de rire beaucoup. Le ton se fait sérieux et les conséquences des évènements ont une portée douloureuse. Cette fois, on peut se dire qu'une bonne partie des évènements tournent autour de Yui. Sa peur des hommes est submergée par sa peur de blesser des gens. C'est une période assez trouble pour le petit groupe, très tendue, intense. Presque brutale car on les sent tous sous pression, prêt à exploser. Surtout Inaba qui finit par être mise face à face avec ses sentiments. Une révélation pour elle, d'une certaine manière mais qui ne nous surprends pas. Taichi a du succès, le petit coquin ! La conclusion de cette partie pourtant intense prends un peu à contre-pied avec une Iori qui accepte la rivalité avec Inaba concernant Taichi alors qu'on aurait pu penser que cela entacherait leur relation.

Les rajeunissements. Assez amusants au début car cela apporte une nouvelle touche originale. On ne s'y attends pas mais on a rapidement une idée des conséquences de la situation. Chacun, hormis Taichi, replongeant dans son passé. Des souvenirs et des blessures remontent à la surface, les relations évoluent. On savoure le courage de Yui, décidée à se battre pour surpasser sa peur et s'appuyant sur un Aoki parfaitement au clair dans ses sentiments pour elle. Et, finalement, le morceau de choix. Le trio central de l'anime.
Iori finit par accepter ce qu'elle est, renonçant à l'opportunité de recommencer pour tenter de rendre sa vie meilleure. L'aide et le soutien de ses amis, surtout Inaba et Taichi, sont évidemment au centre de l'affaire.
Finalement, cette partie se conclue avec une amorce de véritable conversation entre Iori et sa mère. Cette dernière nous offre même un spectacle sonore terrible en mettant dehors son homme, pour leur bien à toutes les deux.

Et là, on se dit que tout est rentré dans l'ordre. Les phénomènes semblent terminés, Iori a réglé sa situation familiale, les autres ont également beaucoup évolué... et voila qu'arrive la scène finale.
C'est un véritable coup dans l'estomac d'entendre Iori mettre en doute ses sentiments envers Taichi mais n'est-ce pas simplement la conséquence de tous ces évènements ? Certes, ces même évènements les avaient rapprochés et ils formaient un joli petit couple mais cette conclusion fait comme un électrochoc...

Ce qui nous pousse à attendre avec impatience les épisodes 14 à 17 afin de savoir comment va tourner cette histoire !
D'autant plus que, quelque part, on aimerait bien en savoir plus sur celui qui tire les ficelles. Qui il est vraiment, ce qu'il cherche vraiment...